Les chroniques d'Anna B.

L'annonce

Nous sommes le 24 juillet. Cette nuit, nous n'avons pas beaucoup dormi. Une matinée de boulot et nous saurons enfin de quoi retourne cet entretien.

A 14h, le stress est plus que présent. Nous attendons dans une petite salle que l'on veuille bien venir nous chercher.

Ca y est, on nous emmène vers une salle de réunion. On nous avertit que la personne que nous devions rencontrer n'a pas pu être présente. Ils se sont arrangés autrement sinon ils auraient reporté le rendez-vous. Je suis désespérée. Ce ne doit pas être la grande nouvelle, on ne remet pas un rendez-vous concernant un apparentement ! Je suis sous le choc et Eric aussi. Nous entrons dans une salle où nous attendent une psychologue et une éducatrice. Elles ont l'air gentilles.

On va enfin savoir pourquoi on est ici. Eric m'a dit, avant de venir au CG, que nous saurions la raison dans les 5 premières minutes.

Elles nous demandent d'évoquer notre projet d'adoption. Je crois me noyer. Je suis décomposée et incapable d'aligner un mot. Heureusement, Eric est là et il se charge de répondre à leurs mille et une questions. Je n'ai qu'une idée en tête, annoncer la mauvaise nouvelle à mes collègues : nous ne sommes pas encore parents. Et puis, au bout de dix minutes, je sens qu'Eric commence à s'énerver. Il leur dit que leur courrier nous a déstabilisés, qu'il ne comprend pas pourquoi on nous demande encore des explications sur notre projet d'adoption alors que nous avons déjà eu un entretien à ce sujet il y a de cela six mois. Je me ressaisis et je prends le relais. Il ne faut pas que l'on se brouille avec le CG.

Elles nous demandent en quoi ce courrier nous a déstabilisés et je leur avoue ce que j'ai lu sur les forums à propos de l'apparentement. Je leur dit notre peur d'être encore une fois déçus.

Elles se regardent et nous disent dans l'instant que nous sommes là parce que le Conseil de famille nous a choisi pour être les parents d'une petite fille.

Nous pleurons tous, nous n'osons pas y croire... la vraie raison de cet entretien, c'est celle-là, nous sommes PAPA et MAMAN ! Que c'est doux comme sentiment. Quel soulagement, mes épaules voutées se redressent, mon visage s'illumine, je suis maman...

C'est une petite fille de type européen de 2 mois et demi qui nous attend dans sa famille d'accueil. Nous la rencontrerons lundi soir (c'est si loin et si proche à la fois). Elle devrait être avec nous d'ici la fin de semaine. Il faut se dépêcher de tout préparer.

Nous partons annoncer la nouvelle à tout le monde...

Nous passerons notre soirée au téléphone à donner de la joie à tous nos proches...